Rêve…

Mon rêve vient mourir …

Il  s’étend sur le papier ,

Glacé de souvenirs.

Usé,

 Bercé dans mes mots

Jusqu’à son dernier souffle,

Au crépuscule de ses espoirs,

 Il murmure sa mélodie,

Chant  douloureux

 Frissonnant  l’ âme d’une tiédeur amère.

 Il prépare le long voyage de l’oubli

Vers son Aurore de Lumière…

Mon rêve agonise…


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Toujours…

 

Tout est mensonge : aime pourtant,
Aime, rêve et désire encore ;
Présente ton cœur palpitant
À ces blessures qu’il adore.

Tout est vanité : crois toujours,
Aime sans fin, désire et rêve ;
Ne reste jamais sans amours,
Souviens-toi que la vie est brève.

De vertu, d’art enivre-toi ;
Porte haut ton cœur et ta tête ;
Aime la pourpre, comme un roi,
Et n’étant pas Dieu, sois poète !

Rêver, aimer, seul est réel :
Notre vie est l’éclair qui passe,
Flamboie un instant sur le ciel,
Et se va perdre dans l’espace.

Seule la passion qui luit
Illumine au moins de sa flamme
Nos yeux mortels avant la nuit
Éternelle, où disparaît l’âme.

Consume-toi donc, tout flambeau
Jette en brûlant de la lumière ;
Brûle ton coeur, songe au tombeau
Où tu redeviendras poussière.

Près de nous est le trou béant :
Avant de replonger au gouffre,
Fais donc flamboyer ton néant ;
Aime, rêve, désire et souffre !

Jean LAHOR (1840-1909)
(Recueil : L’illusion)

Trahison

 

 

 

Fumée, brouillard, c’est flou Quand je ne vois plus rien,

Quand tout me semble fou, Et que je perds le lien…

C’était l’apothéose, Un aboutissement,

C’était comme une prose  Écrite  par l’amant…

 

Je pensais dépassées Toutes ces heures d’angoisse,

Ces montées de marée Où les pensées fracassent ;

Je croyais oubliées Ces cruelles morsures

Qui font que la pensée N’est plus qu’une écorchure…

 

Et c’est la trahison Qui vient trancher le cœur

Sans l’ombre d’un soupçon, Pleine de sa laideur,

Qui vient repeindre ici la face du décor

Et mettre en agonie La voix de ce ténor…

 

Aujourd’hui reste-t-il Un espoir à ce conte

Quand je le vois reptile, Quand je ressens la honte

De ne pas avoir su comprendre à demi-mots

Que les rêves s’étaient tus…Dieu que mon cœur est sot !

 

 

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