Rêver toujours …

J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant
Et de baiser sur cette bouche la naissance
De la voix qui m’est chère?
*
J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués
En étreignant ton ombre
A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
Au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante
Et me gouverne depuis des jours et des années,
Je deviendrais une ombre sans doute.
O balances sentimentales.
*
J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps
Sans doute que je m’éveille.
Je dors debout, le corps exposé
A toutes les apparences de la vie
Et de l’amour et toi, la seule
qui compte aujourd’hui pour moi,
Je pourrais moins toucher ton front
Et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.
*
J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,
Couché avec ton fantôme
Qu’il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu’a être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l’ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.
*
Robert Desnos, « Corps et biens ».


8 février 1944
« Ce que j’écris ici ou ailleurs n’intéressera sans doute dans l’avenir que quelques curieux espacés au long des années. Tous les vingt-cinq ou trente ans on exhumera dans des publications confidentielles mon nom et quelques extraits, toujours les mêmes. Les poèmes pour enfants auront survécu un peu plus longtemps que le reste. J’appartiendrai au chapitre de la curiosité limitée. Mais cela durera plus longtemps que beaucoup de paperasses contemporaines. »

                                          chez lui, 19 rue Mazarine (1942)

*

Après avoir quitté le collège à seize ans, Robert Desnos, qui n’est pas bon élève à l’école, devient commis dans une droguerie. Son engagement politique commence à se dessiner lorsqu’il publie ses écrits dans ‘La Tribune des jeunes‘, une revue de tendance socialiste. En 1919, il dirige la maison d’édition de Jean de Bonnefon et publie quelques poèmes dont ‘Le Fard des argonautes‘. Dans les milieux littéraires, il rencontre André Breton et intègre le groupe surréaliste dans les années 1920. Il devient un spécialiste de ‘l’ écriture automatique‘ et joue avec le langage dans ses poèmes intitulés ‘P’Oasis’ ou ‘L’ Asile ami‘. Pour gagner sa vie, il est caissier au journal Paris-Soir où il devient ensuite journaliste. Il publie des chroniques cinématographiques, écrit des chansons et des scénarios. Vers 1929, en désaccord avec les surréalistes, il quitte le mouvement. Il travaille alors pour la radio sur l’émission ‘La Grande Complainte de Fantomas’. Résistant et membre du réseau Action, il fournit des informations à la presse clandestine et continue d’écrire des poèmes comme ‘Maréchal Ducono’ où il critique le pétainisme. Le 22 février 1944, il est arrêté à son domicile et est acheminé vers le camp de travail de Flöha en Saxe. Epuisé, Robert Desnos est hospitalisé à Térézin, en Tchécoslovaquie, où il décède le 8 juin 1945.

Pudeur …

Oui ! c’est décidé, je change mon apparence….. vous avez ici mon nouvel avatar ….

Alors pourquoi ce choix ???

C’est très simple …. tout d’abord l’harmonie de ces couleurs, ensuite, la fragilité, la sensibilité et la finesse …. des qualités auxquelles je suis très sensible .

De plus, ce côté asiatique dont je raffole, il faut dire que je suis née à Hanoï au Vietnam, qui était à l’époque la  » Cochinchine » département français d’outremer …. et j’y ai vécu les huit premières années de ma vie ! Le temps de marquer à jamais mon âme dans tous les domaines ….. saveurs, couleurs, ambiances, parfums, délicatesse, philosophie, élégance, pudeur, harmonie, et la liste est loin d’être exhaustive !

J’espère  que vous ferez le meilleur accueil à cette nouvelle présentation d ‘Océanelle…..


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