Atelier surprise de mariessourire

Atelier Surprise façon Oceanelle


Le ciel était gris ce soir  là, il se mit à pleuvoir …. comme dans mon cœur…

Que faire pour ne pas trop penser, pour arrêter ce petit moulin qui ne cessait de tourner dans ma tête …

Une seule chose pourrait m’aider à passer cette fin de soirée…. je connaissais mon remède, j’allais aller voir un film.

Je ne connaissais pas les programmes mais qu’importe, des images, du son, de la musique …. c’est tout ce que je demandais !

J’enfilai vite mon manteau et sautai dans ma voiture pour attraper la dernière  séance.

Arrivée place des platanes, la chance m’avait gardé une place pour me garer, chance que j’appréciai.

C’était juste l’heure du début du film, la salle était presque pleine, et dans l’obscurité je pris la première place libre que j’aperçus.

Je ne savais même pas ce que jouait cette séance, ce cinéma de quartier changeait ses programmes chaque jour …il fallait donc suivre, de toute façon, le titre ne me disait rien :  » Elixir de vie ! »

Dès que j’entendis la musique et vis les premières images , je compris ! Aïe ! C’est le bouquet : film d’horreur …. je ne supporte pas !!!

Cela devint très vite ensanglanté, des mâchoires avec des canines énormes envahirent l’écran au point que je m’enfonçai et me fis toute petite dans le fond de mon siège….deux heures de torture, à me cramponner, à serrer les dents, à fermer les yeux par intermittences !

Quand le mot « Fin » apparut sur l’écran, j’étais liquéfiée, décomposée ..

Les jambes flageolantes j’eus peine à me lever mais la hâte  de sortir de ces deux heures sordides fut la plus forte. Certes, mon moulin n’avait pas fonctionné, le but était atteint, mais à quel prix !!!

Et là, stupeur à nouveau, mais d’un autre genre : plus de voiture !!! Ce que je crus être la chance se transforma en cauchemar !!!

Pas de doute, je fis trois fois le tour de la place : ma voiture n’était plus là !!!

Alors, serrant les dents, retenant mes larmes, je décidai de rentrer à pieds jusque chez moi, me promettant d’aller dès l’ouverture au commissariat le lendemain matin.

Il était minuit et demi et je n’en pouvais plus !

Pour aller plus vite, je crus bon de passer par le petit bois des houlettes, tout petit, mais qui me ferait gagner un quart d’heure ….

Au bout de quelques minutes, une impression étrange se fit sentir, comme une légère angoisse .

Est-ce que l’on me suit, pensai-je ?

Mais non, c’est encore les restes de frayeur de ce film que tu viens de voir,  me dis-je …

Le vent bruissait dans les feuilles avec un sifflement pas très rassurant …je me retournai plusieurs fois et crus voir une ombre disparaitre derrière un arbre ….la peur commença à monter en moi et accéléra ma respiration au point de me faire mal.

Je trébuchai soudain sur une souche et vis cette fois une ombre très distincte à quelques mètres derrière moi …. il me restait encore bien quatre cents mètres pour sortir de cet espace sombre.

Je sentis la panique arriver ….et  me mis à marcher plus vite.

L’ombre accéléra également le pas : plus de doute, on me suivait !

A cette heure, personne ne trainait par ici, pas une voiture non plus ….et l’ombre semblait se rapprocher.

N’y tenant plus, je courus les quelques mètres me séparant de la rue des grisons …. encore deux rues et ensuite c’est mon impasse me dis-je ….

Calme-toi …

Mais ce fut impossible car les pas de mon suiveur résonnaient maintenant sur le bitume à quelques mètres de moi …

Mon cœur ne semblait pas vouloir obtempérer et désirait vraiment transpercer ma poitrine …

Encore la moitié de la rue et c’est mon impasse ….vite…

Les pas derrière moi se firent plus proches ….je vis maintenant très nettement la silhouette dans un imperméable gris … un géant me sembla-t-il…

J’accélérai encore et …encore …

Çà y est !  Je tourne dans la voie privée, vite les clés, mon Dieu… où sont-elles ….mes mains tremblent.

Ses pas se rapprochent …je cours ….plus  vite … allez plus vite … la serrure ….

Mais, tout à coup la porte s’ouvrit devant moi.  Ma voisine du dessus allant sortir son chien, me reçut brutalement dans ses bras …. Affolée, je la poussai violemment en arrière, refermai la porte et m’étalai de tout mon long  le front cognant sur le ciment.

Je fus incapable de bouger …. tétanisée par la peur ….après quelques minutes, je me mis à pousser un tel hurlement que tout l’immeuble fut sans dessus dessous.

 

Le lendemain, dans le journal, on pouvait lire :  » Le corps d’une jeune femme a été retrouvé dans le bois de la houlette. Selon l’enquête, ce crime serait identique à trois autres découverts dans la région depuis le début de l’année. La police met tout en œuvre etc..etc… »

 

 

Quand je repense à ce cauchemar  » en série  »  de ce  soir là,  je regarde dans le miroir la petite cicatrice laissée sur mon front, et je me dis :

 »  J’ai moins peur à vrai dire des vampires que de ton souvenir … »

A cette pensée, j’en tremble encore …

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