Désordonnés, éparses sur la table de bois,
Les tubes bosselés, éventrés de couleur
Bavent de pâte onctueuse attendant que ses doigts
Les vident en les pressant d’une chaude impudeur.
Les couteaux et spatules, lames entremêlées,
Semblent se confier des projets de grandeur,
Préparant en secret de tous nouveaux tracés
Que sur la toile blanche ils mettront en valeur.
Messieurs les chevalets, soyez au garde à vous,
Écartez bien vos pieds, réglez vos bras rigides,
L‘œuvre sans votre appui souffrirait de beaucoup,
Et l’artiste peinant en deviendrait frigide.
La voici dans la pièce, dans les parfums d’essence ;
Elle se laisse griser des senteurs familières,
Elle choisit une toile puis avec élégance,
Étale une à une ses couleurs de lumière.
De son imaginaire elle ouvre enfin la porte.
L’âme déshabillée, elle se regarde nue
Et se laisse bercer comme une feuille morte
Par le chant d’émotions qu’elle a tant attendu.
Sur l’aire granuleuse du tissage de lin,
Sa main guide la lame avec maestria
Formant plats et reliefs pour tracer le dessin,
Et donner à l’ensemble une puissante « aura ».
L’artiste concentrée va d’une lame à l’autre
Et l’ambiance apparaît dans la pâte lissée.
De cette œuvre naissante elle se fera l’apôtre,
Offrant l’émotion peinte de son âme dénudée …
colettedc
Déc 16, 2010 @ 16:13:35
Que c’est bien exprimé tout cela !
Oceanelle
Déc 16, 2010 @ 16:51:56
Merci Colette Bisous
Mamie Mandrine
Déc 16, 2010 @ 16:38:54
il est superbe ton poème, on a l’impression de te voir travailler, et que toi, la couleur, les pinceaux et la toile, vous ne faites qu’une seule âme.
bonne soirée
Bisous
Mamie Mandrine
Oceanelle
Déc 16, 2010 @ 16:51:33
Merci Mandrine , c’est mon univers…bisous
mariessourire
Déc 16, 2010 @ 17:05:26
rire
j’adore comment tu as mené ce texte
j’adore parce que je te vois venir et parce que tes mots sont reflets de la réalité
chaque mot a son importance et n’est pas là par hasard
la création est impudique tout en pudeur
si l’on n’est pas vrai,
alors la toile est fausse et ne donne rien,
alors les mots sonnent mal et finissent dans les oubliettes…
sourire
Oceanelle
Déc 16, 2010 @ 18:54:11
Alors comme çà tu me vois venir ????? rires …
Merci d’aimer mes mots et de les lire fidèlement
O
mariessourire
Déc 16, 2010 @ 17:06:23
oups … j’adore comme tu as mené ce texte (c’est mieux hein ? ça m’apprendra à t’envoyer un commentaire sans l’avoir relu !!! rires)
Oceanelle
Déc 16, 2010 @ 18:55:18
Ta première phrase est mieux que la seconde …..rires !!!
mais je prends le tout !
O
claudielapicarde
Déc 16, 2010 @ 17:19:31
Il est bien rendu par ton texte le travail de l’artiste.
bises
Oceanelle
Déc 16, 2010 @ 18:56:04
Merci Claudie, c’est des fois difficile de rendre compte d’une ambiance et celle-ci est vraiment particulière …..